"Quand la pauvreté entre par la porte, l'amour s'en va par la fenêtre."
J'hésite à retravailler dans l'informatique. De formation technicien pc et réseaux avec support utilisateur mais sentant une perte de goûts progressive pour l'informatique, j'ai la possibilité de suivre des formations dans ce domaine pour obtenir un poste de web developper ou d'administrateur réseaux. Les informaticiens sont en pénurie depuis des années en Belgique à cause des offres d'emploi qui demandent un certain niveau qualitatif. Le développement web m'attire beaucoup et j'ai des facilités d'apprentissage.
Après des années de réflexions difficiles et de "souffrances" qui m'ont coûté du temps et de l'argent, j'ai trouvé ma voie. Celle de l'accompagnement des jeunes et moins jeunes dans l'apprentissage. L'animation est une compétence que je dois développer par des formations pratiques et des bénévolats qui sont proposés par certaines structures multiculturelles de soutien aux jeunes. Je fais tout en ce moment pour, à terme, obtenir un poste rémunéré. Ce n'est pas évident du tout mais je crois fermement en mes capacités.
Le problème principal est le salaire. En effet, on gagne mieux sa vie en tant qu'informaticien que animateur professionnel. J'ai un peu de mal à accepter car ma difficulté pour acquérir un savoir-faire en animation est toute aussi ou voire plus excessive que d'administrer des réseaux.
Vais-je être heureux en allant travailler le restant de ma vie en tant qu'informaticien (et sûrement avoir recours à des professionnels de la santé encore et encore) ? J'ai des doutes...
La meilleure période de ma vie lorsque je travaillais était celle au cours de laquelle j’ai travaillé en tant que serveur et barman dans un restaurant vietnamien et thaïlandais. Le contact avec les clients, le service en salle et la préparation de boissons etc. J’aimais bien voir du monde avec le sourire, la gestion du stress et le peu de condition physique qu’il fallait avoir lorsqu’il y avait beaucoup de clients étaient mes atouts. La petite équipe en salle était sympa. On était tous vietnamiens. Peut-être que l'origine culturelle a favorisé cette ambiance. A côté du travail, je me détendais agréablement en parcourant avec ma voiture Bruxelles, le soir et sans copine. Ce que je retiens c’est l’accueil des clients qui m’a laissé un bon souvenir et la chouette ambiance avec les collègues vietnamiens en salle qu'on avait.
Il y a eu aussi des périodes beaucoup moins bonnes. C’était lorsque je travaillais dans les bureaux des petites ou grosses entreprises un peu ou pas du tout cosmopolites en Belgique. Par exemple, en tant que technicien informatique, je ne me sentais pas du tout à ma place. J’ai toujours eu de très bonnes compétences techniques mais j'avais du mal à apprécier l’attitude et l’ambiance au travail. Je me sentais incompris et j'avais du mal à cerner le mode de pensée de ces entreprises. En tout cas, je n’étais pas à l’aise dans ces lieux "un peu fermés d'esprit". J'avais déjà connu ses sentiments durant mes études dans une école de gestion commerciale à l'époque où commençait à peine l'ouverture des frontières culturelles grâce à Internet de manque de tolérance qu'avaient les collègues. Peut-être que je suis toujours resté vietnamien du fond de mon coeur et j'avais du mal à comprendre ce qu'est vraiment la culture belge.
En faisant de l'animation, dans un milieu multiculturel, je me sens mieux avec les enfants et les apprenants qui demandent à être formés. Ma finalité d'animateur donne quand même du sens à ma vie. L'aspect humain et le contact auprès des gens qui sont "dans le besoin" de quelque chose me rendent proche d'eux. J'ai le sentiment d'exister et ma vie sert au moins à quelque chose. C'est un challenge et bravo aux prêtres et moines pour leur vocation. En tout cas, plus je retourne dans le passé, plus j'ai le besoin de changer. WAIT AND SEE...

